Faure Gnassingbé Et Les Autorités Continuent D'ignorer Les Obligations De Déclaration De Patrimoine
Le président sénégalais, élu en mars et officiellement entré en fonction le 2 avril 2024, a publié sa déclaration de patrimoine conformément à la constitution sénégalaise. Cette transparence, saluée comme un modèle de bonne gouvernance, contraste fortement avec la situation au Togo où le président togolais et ses proches semblent réticents à respecter les obligations légales en matière de déclaration de biens.
Tous les Sénégalais connaissent désormais le patrimoine de leur président avant son entrée en fonction. Contrairement à ses prédécesseurs Abdoulaye Wade et Macky Sall, le président sénégalais a scrupuleusement suivi la décision du Conseil constitutionnel concernant la publication officielle de son patrimoine.
La déclaration, publiée dans le Journal Officiel du Sénégal du 25 juillet 2024, révèle que le président possède deux comptes bancaires avec un solde total de 22 millions 234 257 CFA et un véhicule Ford Explorer Platinum acheté en 2022 pour 19 millions CFA. Il détient également une maison à Dakar, des terrains et des prêts en cours.
Depuis 2001, la déclaration de patrimoine est une obligation légale au Sénégal, respectée par tous les présidents successifs. Cette pratique assure une transparence précieuse pour les citoyens.
En revanche, bien que le Togo ait instauré une législation similaire depuis 2019, la plupart des responsables, y compris le président togolais, évitent de se conformer à cette règle. La loi sur la déclaration de patrimoine, modifiée en 2021, vise à contrer la corruption endémique qui mine le pays. Pourtant, à ce jour, seuls quelques responsables, tels que le médiateur de la République et le président de la Haute Autorité de Prévention et de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HAPLUCIA), ont respecté cette obligation.
L'inefficacité dans l'application de la loi révèle une fois de plus le manque de volonté réelle de lutter contre la corruption. Bien que la déclaration de patrimoine soit prévue par la constitution togolaise depuis 1992, les réformes législatives récentes semblent n'avoir eu qu'un effet limité. En conséquence, la corruption, toujours très présente, continue d'entraver le développement socio-économique du Togo, comme en témoigne la 126ème place du pays dans le classement de Transparency International de février 2024.
Source: Le Correcteur [Titre original: Le patrimoine de Diomaye Faye connu : Au Togo, Faure et sa minorité continuent le cinéma]