La Raffinerie De Dangote Dans La Tourmente.
Depuis des années, le Nigeria, pourtant riche en pétrole, n'arrive pas à répondre à ses besoins en produits raffinés. Cette situation coûte cher au pays et à sa population. La nouvelle raffinerie de Dangote, capable de traiter 650 000 barils par jour, était censée changer la donne. Ce projet, lancé par le milliardaire Aliko Dangote et soutenu par des partenaires comme la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC), est vu comme une solution aux problèmes énergétiques du Nigeria. Mais les premiers mois d'exploitation révèlent des défis et des controverses qui remettent en question l'avenir de ce projet ambitieux.
Après dix ans de construction, la raffinerie de Dangote est enfin opérationnelle. Ce projet arrive à un moment où, depuis 1972, le Nigeria a du mal à répondre à sa demande interne de produits raffinés, malgré sa grande production de pétrole brut.
Avec le soutien de divers partenaires, dont la NNPC qui devrait posséder 20% du capital et fournir 300 000 barils par jour, la situation se complique rapidement. Depuis son lancement en décembre dernier, la raffinerie ne fonctionne qu'à 50% de sa capacité. Entre les problèmes d'approvisionnement local et les diverses accusations, Dangote est débordé.
La NNPC n'a livré que 7 millions de barils depuis le début, soit deux semaines d'engagement. De plus, les coûts d'approvisionnement en brut local sont devenus trop élevés en raison de la hausse des prix. Et pour couronner le tout, il est difficile de s'approvisionner à l'international à cause des réticences des producteurs ou des coûts de transport élevés.
Des accusations concernant les normes de sulfures dans les produits pétroliers se font entendre. Les sulfures peuvent endommager les moteurs et polluer l'air. La CEDEAO fixe la norme à 50 ppm (parties par million), mais les produits de la raffinerie de Dangote atteignent 90 ppm, ce qui dépasse la norme mais reste bien inférieur aux 1000 à 1500 ppm des produits importés.
Dangote est également accusé de monopole, car sa raffinerie pourrait répondre seule à la demande locale de produits pétroliers. Financièrement, la NNPC n'a pas encore payé la totalité des 20% du capital, ayant versé seulement de quoi couvrir 7,2%. Face à cette situation, Dangote a décidé d'abandonner son projet de développement dans la sidérurgie et a fait une offre "tout laisse" de céder la raffinerie à la NNPC.
Malgré toutes ces difficultés, la raffinerie prévoit de commencer la production d'essence début août. Pour l'instant, elle ne produit que des produits d'aviation et du diesel.
Nous restons attentifs aux différents développements