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Violences. Haïti : Un “Massacre Abject” Commandé Par Un Chef De Gang Fait 184 Morts

“Au moins 184 personnes sont mortes à Port-au-Prince ce week-end lors de violences orchestrées par un chef de gang”, rapporte, ce 9 décembre, le quotidien haïtien Le Nouvelliste dans son fil d’actualité, citant une déclaration de l’ONU. Un massacre qui porte le bilan des victimes “à 5 000 personnes” cette année dans le pays, a indiqué Volker Türk, le haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, lors d’une conférence de presse à Genève.

Les faits se sont déroulés dans un quartier du bidonville de Cité Soleil et auraient été perpétrés à la suite de la maladie du fils du chef de gang Monel Felix, alias “Micanord”, selon le Comité pour la paix et le développement, une ONG de défense des droits humains. Le criminel aurait “consulté un prêtre vaudou qui a accusé des personnes âgées pratiquant la ‘sorcellerie’ d’être à l’origine de la mystérieuse maladie du garçon”, raconte la BBC sur son site.

En représailles, les hommes de Monel Felix auraient raflé les retraités du quartier avant de les exécuter durant tout le week-end. Un massacre qui fait écho à une autre tuerie, le 3 octobre dernier, à Pont-Sondé, où 115 personnes avaient été tuées par un gang armé.

Violences endémiques

Le gouvernement haïtien a dénoncé un “massacre abject”, condamnant un “acte de barbarie, d’une cruauté insoutenable” qui “a coûté la vie de plus d’une centaine de femmes et d’hommes, principalement des vieillards sans défense”.

Haïti pâtit depuis des dizaines d’années d’une instabilité politique chronique et d’une crise sécuritaire liée à la présence de nombreux gangs armés qui font régner la terreur dans de nombreuses zones de l’île. À la fin de juin, près de 400 policiers kényans sont arrivés en Haïti dans le cadre de la Mission multinationale d’appui à la sécurité en Haïti (MMAS), pour aider les forces de l’ordre locales à lutter contre les groupes criminels. Une mission prolongée jusqu’en octobre 2025 alors que les difficultés sur le terrain s’accumulent, faute de financements.

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