7 Ans De Prison Pour “Trop De Sucre” Dans Une Sauce Tomate ?

Chioma Okoli est une entrepreneuse nigériane âgée de 39 ans qui est actuellement au cœur d’une controverse juridique qui soulève des questions sur la liberté d’expression en ligne au Nigeria. Suite un avis négatif posté sur le net au sujet du “Nagiko Tomato Mix” d’Erisco Foods, la compagnie produisant la sauce tomate a porté à son encontre des accusations sévères qui pourraient la conduire à une peine de prison allant jusqu’à sept ans. En effet Chioma aurait trouvé la sauce trop sucrée et aurait donc demandé l’avis de ses followers.
L’affaire commence le 17 septembre 2023, Chioma Okoli, importatrice de vêtements pour enfants, a partagé son mécontentement concernant le goût sucré du produit sur son compte Facebook, suivi par environ 18 000 personnes. Sa publication, accompagnée d’une photo de la boîte de conserve ouverte, a déclenché une série de réactions parmi ses abonnés.
La police nigériane a arrêté Okoli le 24 septembre, l’accusant d’avoir utilisé son message pour inciter à l’opposition contre Erisco Foods. Elle est inculpée en vertu de l’article 24, paragraphe 1, point B, de la loi nigériane sur l’interdiction de la cybercriminalité, pour “incitation”, avec des preuves prétendument “irréfutables” recueillies contre elle. De plus, elle est accusée de “conspiration” avec deux autres personnes, un crime passible de sept ans d’emprisonnement selon l’article 27, paragraphe 1, point B, de la même loi. Elle risque potentiellement aussi une amende de 7 millions de Nairas.
Cette affaire a provoqué un tollé international, car les critiques estiment que les accusations et les peines potentielles sont disproportionnées par rapport à l’acte de partager une opinion personnelle sur un produit. L’incident a mis en lumière les lois relatives à la cybercriminalité et leur potentiel abusif pour réprimer la critique légitime.
Erisco Foods a également intenté une action civile contre Okoli pour protéger sa réputation, affirmant que ses commentaires ont poussé plusieurs fournisseurs à rompre leurs liens avec l’entreprise. La situation de Okoli est d’autant plus préoccupante qu’elle est enceinte, ajoutant une couche supplémentaire d’urgence et de sympathie à son cas. Amnesty international Nigeria a même affirmé son soutien à Chioma face à la situation. Une cagnotte a été mise en place pour les frais de justice de Chioma.
L’affaire Chioma Okoli est devenue un symbole de la lutte pour la liberté d’expression face à des lois de cybercriminalité rigides. On attend toujours la suite de cette affaire en cours !
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