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Port Autonome De Lomé: Les Dockers En Grève

Les dockers du Port autonome de Lomé risquent leur vie chaque jour pour assurer le bon fonctionnement du port. Malheureusement, leurs efforts passent souvent inaperçus. Il faut reconnaitre qu’ils sont rémunérés de manière dérisoire, sans déclaration à la Caisse de sécurité sociale (CNSS) et surtout qu’ils travaillent sans équipement adéquat. Depuis mardi dernier, ils expriment leur colère à travers des manifestations.

Ce vendredi, 14 juin 2024, alors qu’ils étaient en sit-in dans l’enceinte du port, des policiers sont intervenus.

Les dockers ont alerté la rédaction de “l’Alternative Info”, un média local Togolais sur la situation dramatique au port de Lomé. La semaine dernière, l’un des travailleurs a été écrasé par une machine. Le récit complet est disponible sur la page de Ferdinand Ayité ou encore sur le site du média « l’alternative ».

« Aujourd’hui même, le 8 juin 2024, vers 9 heures, nous avons perdu un autre collègue dans un accident de travail au Port autonome de Lomé. En réalité, notre collègue est décédé à bord d’un navire de fer, écrasé par un rouleau de fer, tandis qu’un autre a été gravement blessé », a déclaré l’un des dockers la semaine dernière.

Malheureusement, une dizaine de dockers ont perdu la vie au cours de la dernière année dans des accidents similaires. « C’est inacceptable », s’insurgent les dockers. Ils ont cessé le travail depuis mardi pour exiger de meilleures conditions de travail et de vie, notamment leur déclaration à la caisse nationale de sécurité sociale et la fourniture d’équipements de protection pour réduire les risques d’accidents.

« À l’heure où je vous écris, les forces de l’ordre sont présentes sur les lieux pour nous expulser du SMOP », informe un docker.

Selon lui, il existe trois niveaux de dockers : les occasionnels, les professionnels et les permanents. Cependant, ces niveaux sont déterminés par l’âge plutôt que par l’ancienneté. Les autorités portuaires ont fixé l’âge de 42 ans pour devenir professionnel et 50 ans pour devenir permanent. Ainsi, si un docker commence à travailler au port à 20 ans, il lui faudra attendre 22 ans pour devenir professionnel et 30 ans pour devenir permanent. Des paramètres aberrants dont il faudrait se pencher sur les raisons de leur mise en place

Le problème réside dans le fait que pendant ces 20 ou 30 ans, les dockers ne gagnent que des salaires dérisoires. Ils ne bénéficient d’aucune assurance vie pour eux-mêmes ou leur famille. Le salaire est de 3 200 FCFA pour le travail de jour et de 5 000 FCFA pour le travail de nuit.

« Les occasionnels ne sont jamais rémunérés en fonction de leur niveau d’études ou de leur formation. J’ai commencé à travailler au port en 2013, mais je suis toujours considéré comme un occasionnel » déplore un docker

Nous tenons à rappeler qu’en son article 25, la déclaration universelle des droits de l’Homme adoptée par l’assemblée générale des Nations unies le 10 décembre 1948 à Paris, prévoit que : « Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l’alimentation, l’habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires ; elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d’invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté. »

 

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